Perception et gestion de la maladie en commun : théorie et implications pratiques

Présenté par :

Pr Guy Bodenmann
Université de Zurich (Suisse), spécialiste de la famille et du couple

Mercredi 7 juillet 2021
à
09h30 – 10h30

Une maladie physique ou un trouble psychique est en règle générale encore aujourd’hui perçu par la majorité des professionnel.le.s comme un problème individuel suscitant un traitement individuel, comme une intervention médicale ou une psychothérapie individuelle. Cette perspective ne tient pas compte du fait que les maladies, les handicaps et les troubles mentaux sont enchâssés dans un contexte social. Ce contexte ne joue pas seulement un rôle dans le développement de la maladie, mais également dans son maintien et son traitement. En particulier dans le contexte d’une relation de couple, la maladie ou le trouble mental affecte non seulement la personne concernée (le patient/la patiente), mais a également un impact considérable sur le/la partenaire et la relation du couple. La maladie de l’un implique également une expérience aversive profonde pour l’autre et est associée à un stress subjectif élevé, à la déception, l’anxiété, la détresse et d’autres émotions négatives, à la prise en charge de tâches et activités supplémentaires, aux soins et au soutien du patient et à un déséquilibre des rôles dans le couple. Les deux sont touchés par la maladie. Les deux en souffrent, mais tous deux ont également des ressources. La définition de la maladie en tant que problème commun (« we-disease ») est un premier point de départ important pour travailler à la participation du partenaire au traitement. Ce n’est que lorsque les deux partenaires reconnaissent le défi de leur problème commun, que la volonté de travailler ensemble est établie.

Après une introduction théorique au modèle systémique-transactionnel (STM) et à la gestion dyadique du stress (dyadic coping), des études sont résumées portant sur le rôle des évaluations partagées des maladies somatiques et des troubles mentaux, qui montrent que la perception du stress de l’un en tant que problème commun et la gestion dyadique en commun sont bénéfiques pour la progression de la maladie, la relation du couple et le bien-être des deux (patient.e et partenaire). Des idées par rapport à ce que cela signifie pour la promotion de la santé, la prévention et le traitement des maladies ou troubles psychiques sont formulées.

Référence
Leuchtmann, L. & Bodenmann, G. (2017). Interpersonal view on physical illnesses and mental disorders. Swiss Archives of Neurology, Psychiatry and Psychotherapy, 168, 170-174.